• Une pomme ou deux


    Je n'avais jamais compris pourquoi brillait le soleil.

     

    Je ne ressens plus la chaleur, ni l'humaine odeur ou le suintement de mes larmes. J'ai parcouru le monde, pétri de grâce la mousse verte, frôlé la fougère légère et foulé du pied l'herbe veloutée. Je perds le sens du désir et du plaisir, erre d'ère en ère, et dépourvue d'idéaux, je perds l'adolescent et l'adulte. J'ai visité de vastes contrées, appris les mœurs en buvant le vin que l'on m'offrait, chanté les louanges des vestiges passés en dévorant les riches plats que l'on me servait, rêvé aux hommes en embrassant les livres que je lisais.

     


    Chaque mot, chaque lettre pénétrait mon derme, intime sensation qui excitait mon esprit farouche.

     


    Je ne respire plus l'air changeant de la forêt, mille et une effluves issues de mon cœur soumis. Je grouille de fond en fond, m'escarmouche, éternue un peu et me replie. J'ai observé le silence, caressé son orgueil pour finalement m'énamourer de mon Mystérieux inconnu qui ne cessait jamais de m'entourer. Je bourdonne, je frissonne au gel et dégel, au soleil vermeil. Je ne goûte plus aux fruits, aux légumes tendres. Je me sieds de mon quotidien quand je vivais pleinement l'aventure.

    Je ne mesurais qu'une pomme ou deux, c'est vrai...

    Et j'ai encore peur de grandir.

  • Commentaires

    1
    Samedi 29 Juillet 2006 à 21:33
    merci ^^
    merci de ta visite chez nous déjà et bravo pour ce blog ! Mwa qui suis très friande de contes et d'histoires colorées, me voilà servie! Merci
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